Les sept paroles du Seigneur à la croix

À la fin de sa vie, on a cloué le Seigneur Jésus sur une croix. À cet endroit terrible, ses pensées et ses sentiments les plus profonds ont été révélés. Considérons les sept paroles qui sont sorties de sa bouche dans ces moments de souffrances terribles.

« Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font. »

Pensons au Seigneur Jésus, suspendu à une croix destinée aux criminels. Quelle place pour le Seigneur de gloire ! Quelle place pour le Prince de la vie ! Mais c’était pour cela qu’Il avait quitté son trône dans la gloire, pour venir dans ce monde comme envoyé du Père. Si l’on considère sa vie parmi les hommes, on aurait pu s’attendre à une toute autre fin. Il avait fait le bien, soulagé les détresses, été le parfait Serviteur. Son cœur avait toujours été ému de compassion pour les peines. Il avait guéri les malades, béni les enfants et pleuré pour eux. Il était sans aucun doute digne d’une acclamation universelle, d’une revendication incontestée au trône, et d’être couronné d’affection par son peuple, mais au lieu de cela, il a été couronné d’épines, l’objet de crachats et de moqueries, battu, méprisé, maudit et cloué sur la croix.

Regardez la foule qui crie et se bouscule bruyamment. Pour eux la crucifixion du Nazaréen est une fête populaire. Ils l’ont livré à la honte et aux pires souffrances que leur haine diabolique pouvait concevoir, mais cela ne leur suffit pas. Ils se rassemblent autour de lui et se moquent de ses douleurs, ils se moquent de sa prétendue faiblesse. « Il ne peut pas se sauver lui-même » crient-ils, « descends de la croix pour que nous croyons ». Dans ces heures terribles, la haine s’est abattue sur Lui vague après vague. Les cœurs des hommes ont été mis à nu jusqu’à ce que sa voix s’élève au-dessus de l’agitation de la foule dans une prière à son Père, disant : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font ». C’est sa réponse, le triomphe de l’amour divin sur la haine humaine.

Il aurait pu prier différemment. Il aurait pu demander à son Père douze légions d’anges et elles se seraient interposées entre lui et la foule diabolique, mais il ne l’a pas fait. S’il l’avait fait, cela aurait signifié la condamnation pour cette foule, la condamnation pour moi et pour toi. Il est venu pour sauver, non pas pour condamner. Il a regardé cette foule et au-delà d’elle, il a vu toutes les générations qui allaient suivre et il a demandé le pardon pour elles. Grâce à cette prière, la repentance et le pardon des péchés sont prêchés en son nom à toutes les nations.

« Tu seras avec moi au Paradis. »

Sa première parole exprime sa volonté pour l’ensemble des pécheurs, la seconde montre sa volonté pour chaque pécheur individuel qui met sa confiance en Lui. Nous ne savons pas quel crime a amené ce malfaiteur à être crucifié à côté de Jésus, mais l’Esprit de Dieu lui a ouvert les yeux pour voir, le cœur pour croire et la bouche pour confesser qu’il méritait ce jugement. Bien plus encore, il a confessé la vérité concernant la personne du Seigneur. Ses yeux ont vu les ténèbres qui l’entouraient, ainsi que la gloire du royaume à venir.

« Souviens-toi de moi, Seigneur » dit-il, « quand tu viendras dans ton royaume. »

Il a sollicité l’attention du Seigneur comme si seuls lui et le Seigneur existaient à ce moment-là. Cela n’était-il pas présomptueux ? Non, c’était la foi ‑ la foi à laquelle la grâce du Seigneur a immédiatement répondu.

« En vérité, je te dis : Aujourd’hui tu seras avec moi au paradis. » Et à qui ce « te » est-il adressé ? À un méchant malfaiteur, indigne de vivre sur cette terre.

Comment a-t-il pu entrer au paradis ? Une chose est sûre, lorsque le Seigneur a dit : « Tu seras avec moi au paradis », cela l’a rendu digne. « Le sang de Jésus Christ, son Fils, nous purifie de tout péché. »

 

« Femme, voilà ton Fils. Voilà, ta mère. »

Ce jour-là, il n’y avait pas deux personnes sur terre qui l’aimaient plus que sa mère et Jean, et ils se tenaient ensemble à la croix. Ses souffrances et leur amour pour lui les avaient amenés là. Et Jésus dit à Marie : « Femme, voilà ton fils », et à Jean : « Voilà, ta mère ».

Cela devait sûrement dire : « Vous m’aimez, aimez-vous les uns les autres ». Et ce disciple la prit ce jour-là chez lui, où ils ont vécu dans l’unité et l’amour.

Dans cette troisième parole, il a exprimé sa volonté pour tous ceux qui l’aiment, et cela devrait toucher profondément nos cœurs. Il nous dit : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ». Dans ce même évangile, nous lisons aussi qu’il est mort pour rassembler en un les enfants de Dieu dispersés.

Pouvons-nous penser à la croix et ensuite nous quereller ? Pouvons-nous traiter un de ses enfants bien-aimés avec indifférence lorsque nous nous tenons sous sa croix ? Sa mort est la révélation de son amour pour chacun de ses enfants. Ne devrions-nous pas les aimer tous de la même façon ? Ces bras tendus embrassent toute la famille de Dieu, et il nous dit : « Voilà, ma mère et mes frères ! ».

« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »

Quel esprit humain peut comprendre ce cri, quels mots pourraient l’expliquer ? C’est la parole centrale des sept paroles du Seigneur sur la croix, et c’est à juste titre que la gloire de Dieu et notre salut dépendent de sa signification profonde et mystérieuse.

Pourquoi Dieu l’a-t-il abandonné ? Le Seigneur lui-même donne la réponse : « Car tu es saint » (Psaume 22,3). Mais Jésus n’était-il pas saint ? Oui, Il était saint dans sa parfaite humanité ainsi que dans sa gloire divine. Il était aussi saint à la croix qu’Il l’était au moment où Il a créé les anges. Alors, pourquoi a-t-Il été abandonné ?

Je donne moi-même la réponse : C’était pour moi ! Il a été fait ce que nous sommes. Péché ! De toute éternité, le péché est infiniment abominable aux yeux de Dieu, et à la croix, Il a été fait péché pour que l’amour de Dieu nous atteigne dans sa justice absolue.

L’immuabilité de la justice de Dieu et la grandeur de son amour ont été révélées lorsque ce cri a retenti dans les ténèbres et les souffrances de Golgotha. Il a été abandonné pour que nous puissions être sauvés. Oh, gardons-nous toujours de penser superficiellement à notre salut ! Je reconnais que ce cri reste mystérieux. Aucun être humain ne pourra jamais comprendre sa profondeur. Le Père, le Fils et le Saint-Esprit seuls le comprennent ; mais dans l’éternité, ce cri remplira nos cœurs d’émerveillement et sera le thème de nos chants. Jésus, notre Sauveur, qui ne connaissait pas le péché, a été fait péché pour nous afin que nous devenions justice de Dieu en Lui.

 

« J’ai soif. »

Pour la première fois, le Seigneur parle maintenant de ses souffrances physiques. Sa force est desséchée comme un têt et sa langue est attachée à son palais. Puis sa voix retentit : « J’ai soif ». 10 000 anges n’ont-ils pas répondu à ce cri, en allant secourir leur Seigneur souffrant ? N’ont-ils pas bravé la multitude d’ennemis qui l’assaillaient pour rafraîchir sa bouche fiévreuse avec une eau meilleure que celle de la fontaine de Bethléem ? Non ! Il n’y a pas eu de réponse du ciel à cet appel.

Et les spectateurs ? Allaient-ils céder ? En le voyant dans son agonie, la compassion allait-elle finalement naitre dans leur cœur ? « Ils ont mis du fiel dans ma nourriture, et, dans ma soif, ils m’ont abreuvé de vinaigre. » Non, il n’y a pas eu de secours pour Lui de la part des hommes.

La réponse de l’homme au besoin le plus profond du Seigneur a été le vinaigre, la chose la plus aigre que la nature produise. Mais il y avait plus qu’une soif physique derrière ce cri. Pourquoi était-il pendu là ? Pourquoi devait-il souffrir ? Parce qu’il avait soif de l’amour de l’homme.

Et aujourd’hui, ce défi se présente à chacun d’entre nous. Quelle est notre réponse à cette soif ? Ne devrions-nous pas répandre nos cœurs sans partage devant Lui, des cœurs gagnés par son grand amour ? « Le Fils de Dieu m’a aimé et s’est donné pour moi ». Quelle est notre réponse ? Le monde lui donne encore du vinaigre aujourd’hui. Ô chrétiens, jetons-nous à ses pieds et donnons-lui le vin riche et pur de notre amour !

 

« C’est accompli. »

Maintenant, nous entrons dans la lumière. Nous arrivons au grand triomphe exprimé en ces termes : « C’est accompli ». Chaque parole concernant ses souffrances s’était accomplie. Il devait maintenant baisser la tête dans la mort, et son côté devait encore être percé, mais il pouvait déjà dire en anticipation : « C’est accompli ».

Nous nous reposons sur un travail accompli. Nous avons de nombreuses raisons d’avoir une paix du cœur parfaite, et celle que nous venons de mentionner n’est pas la moindre d’entre elles ; l’œuvre de rédemption a été accomplie par le Fils de Dieu, qui seul pouvait l’accomplir. Il n’a pas reculé et nous jouissons maintenant d’une rédemption complète. Dieu est glorifié, le diable est vaincu, nous sommes sauvés.

 

« Père entre tes mains je remets mon Esprit. »

Son premier mot a été « Père », son dernier est « Père », et entre ces mots il y a l’obscurité et la tempête. « Père ! Entre tes mains, je remets mon esprit. » Ce n’est que dans l’Évangile selon Luc que cette parole est mentionnée, l’Évangile qui mentionne aussi ses premières paroles : « Ne saviez-vous pas qu’il me faut être aux affaires de mon Père ? ». Cette tâche était maintenant entièrement terminée, et il n’en restait rien d’inachevé. C’est dans la sérénité et la tranquillité de cette connaissance, qu’il a remis son esprit au Père, et incliné la tête pour mourir.

Quelle doit être notre réponse à cet amour magnifique et divin ?
Quoi d’autre que de nous abandonner complètement à LUI
et, conquis par cet amour,
de vivre dorénavant non plus pour nous-mêmes,
mais pour LUI qui est mort et ressuscité ?