Questions et reponses : Les « non atteints » PAR l’Évangile DE LA gRÂCE
Ceux qui n’ont pas été atteints par l’Évangile – seront-ils tous perdus ?
Bonjour, frère Gerrid (Setzer). Dans notre journal « Toi, suis-moi » nous nous occupons de l’avenir. Et nous aimerions en savoir plus quant aux personnes qui n’ont jamais entendu l’Évangile du salut par Jésus Christ. Cette bonne nouvelle est prêchée depuis la descente du Saint Esprit sur la terre, le jour de la Pentecôte. Mais qu’en est-il de ceux qui n’ont jamais entendu ce merveilleux message ? Seront-ils tous perdus ?
La question de savoir si tous ceux qui n’ont pas entendu l’Évangile sont perdus reçoit parfois des réponses différentes. Nous allons tout d’abord examiner trois réponses typiques, avant de formuler quelques considérations fondamentales.
« Tous les hommes qui n’ont pas entendu l’Évangile de Jésus Christ sont perdus ! »
Est-ce vrai ? Cela signifierait que tous les hommes qui ont vécu avant la croix du Christ seraient perdus – car la nouvelle d’un Sauveur crucifié et ressuscité était inconnue à cette époque. Ainsi, des hommes de foi comme Abraham, Moïse ou David finiraient en enfer. C’est impossible. Hébreux 11 mentionne de nombreux croyants de l’époque de l’Ancien Testament, et à la fin du chapitre, il est dit qu’ils seront « rendus parfaits » avec nous, les chrétiens, c’est-à-dire introduits dans le ciel avec un corps de gloire (v. 39-40).
« Tous les hommes qui n’ont pas entendu l’Évangile sont perdus – et cela depuis que le Saint Esprit est venu sur la terre (le jour de la Pentecôte) et que l’Évangile de la grâce a été prêché ! »
Même si cela semble plus précis, cette affirmation ne peut pas non plus être vraie. Imaginons un Romain qui a vécu dans les premières décennies après la naissance du Christ et qui n’a jamais entendu la bonne nouvelle du Sauveur.
S’il était possible pour lui de se mettre en règle avec Dieu avant la Pentecôte, pourquoi cela ne serait-il plus possible pour lui après la Pentecôte ? Le ciel devrait-il lui être fermé parce qu’à partir d’un certain moment, il lui était théoriquement possible d’entendre la bonne nouvelle ? C’est impossible. Une telle idée ne convient pas à un Dieu juste et aimant.
« Beaucoup de ceux qui n’ont pas entendu l’Évangile de Jésus Christ sont perdus. Et tous ceux qui ont entendu l’Évangile et l’ont rejeté sont perdus. »
Cette réponse est vraie ! Oui, même parmi ceux qui n’ont pas entendu l’Évangile de Jésus Christ, quelques-uns entreront dans la vie éternelle. C’est le cas d’Hénoch, de Melchisédec et de Job. Mais beaucoup d’autres, qui vivaient à leur époque, ne se sont pas repentis, ils ont rejeté Dieu et sont donc perdus.
Celui qui méprise le grand salut de l’Évangile n’échappera pas au jugement ; et celui qui n’obéit pas à l’Évangile « subira un châtiment », « une ruine éternelle » (Héb. 2,3 ; 2 Thess. 1,8,9). Celui qui considère la Parole de la croix comme une folie est perdu ; et celui qui s’écarte du chemin de la vérité doit s’attendre à un terrible jugement (1 Cor. 1,18 ; Héb. 10,26,27). C’est donc une certitude : Tous ceux qui rejettent le salut en Christ sont perdus.
Comment les personnes qui n’ont pas entendu l’Évangile peuvent-elles échapper au jugement ?
Que nous pensions aux personnes qui ont vécu avant l’ère du salut chrétien ou à celles qui vivent aujourd’hui et qui sont « non atteintes », la réponse est toujours la même : L’homme doit croire en Dieu, l’honorer (Héb. 11,4 ; Apoc. 14,6,7) et se repentir. C’est l’exigence « minimale » de Dieu envers l’homme pécheur à travers tous les âges du salut ; c’est « l’Évangile éternel ».
Nous trouvons la repentance et la confession des péchés à de nombreuses reprises dans l’Ancien Testament, aussi bien chez les Israélites que chez ceux des nations (Ps. 32 ; Jonas, etc.). Déjà chez Abel, nous voyons qu’il avait compris quelque chose de sa condition de pécheur : Il a offert un sacrifice sanglant et a ainsi obtenu le témoignage « qu’il était juste » (Héb. 11,4).
Comment les gens se repentent-ils s’ils ne connaissent pas le plan de salut de Dieu ?
Je voudrais citer trois « témoignages divins » par lesquels une personne qui ne connaît pas l’Évangile de la grâce peut venir à la repentance :
– la création (Rom. 1,19,20),
– la conscience (Rom. 2,14,15),
– les révélations de Dieu comme la loi (Rom. 2,17-24 ; 1 Tim. 1,8,9).
Par nature, l’homme rejette ces témoignages divins. Et pourtant, tous ceux qui n’ont que ces témoignages ne sont pas nécessairement perdus. Car Dieu peut agir dans leur âme et les amener à la compréhension et à la repentance, de sorte qu’ils recherchent la gloire, l’honneur et l’immortalité en persévérant dans les bonnes œuvres (Romains 2,7). Il amène aussi les gens à accepter ce qu’ils n’auraient jamais accepté de par leur nature : La Parole de la croix.
Qu’en est-il des personnes qui se sont repenties, qui vivent dans la crainte de Dieu et qui entendent ensuite l’Évangile ?
Le centurion Corneille ne connaissait pas le Sauveur ressuscité, mais il honorait le vrai Dieu et portait un fruit digne de la repentance (Act. 10). Lorsque l’Évangile de la grâce lui a été apporté par Pierre, il a accueilli le message avec joie, a été scellé du Saint Esprit et s’est fait baptiser. Il en a été de même pour les disciples de Jean-Baptiste qui, bien que repentants et croyants, ne possédaient pas le Saint Esprit, car ils ne connaissaient pas l’Évangile. Lorsqu’ils l’ont accepté, ils ont pu recevoir l’Esprit et se faire baptiser du baptême chrétien – ils étaient désormais chrétiens (Act. 19,1–7).
Celui qui, sans connaître le Ressuscité, s’est repenti devant Dieu de sa condition corrompue et vit dans une véritable crainte de Dieu, accueillera l’Évangile de la grâce avec reconnaissance lorsqu’il l’entendra. Les vrais disciples reconnaissent la vérité (Jean 8,31,32). Mais celui qui rejette le message prouve qu’il n’a jamais eu la connaissance du péché.
Tous les croyants ne sont-ils pas libérés de la colère de Dieu uniquement grâce à l’œuvre du Seigneur Jésus sur la croix ?
Bien sûr que oui ! Toute bénédiction de Dieu repose sur la mort du Seigneur. Avant la croix, Dieu ne pouvait retenir son jugement que parce qu’il prévoyait le sang de Christ (Rom. 3,25). Les croyants de l’époque ne connaissaient évidemment pas encore le sang versé de Christ et ne pouvaient donc pas y croire comme nous pouvons le faire dans le « temps présent » (Rom. 3,26). Cependant, tous les croyants de tous les temps doivent leur salut de l’enfer à Jésus, l’Agneau de Dieu, et à son œuvre de rédemption à la croix. Certains le savent déjà de leur vivant (bienheureux sont-ils !), d’autres ne l’apprennent que dans l’éternité.
Si les « non atteints » ne sont pas forcément tous perdus, qu’est-ce qui nous motive encore à leur annoncer l’Évangile ?
Nous, chrétiens, ne devrions pas nous laisser démotiver par de telles conclusions purement humaines, mais simplement obéir à la mission du Seigneur et apporter l’Évangile jusqu’aux extrémités de la terre (Luc 24,47). Ce que Dieu peut faire dans sa souveraineté parmi les « non atteints » ne regarde que lui et n’annule jamais notre responsabilité. Considérons aussi que la foi en l’Évangile de la grâce conduit à un puissant courant de bénédiction qui dépasse de loin les bénédictions des croyants d’autres époques. Cette foi rend l’âme heureuse comme elle ne peut l’être d’aucune autre manière !
Pourquoi le « destin » de ceux qui ne sont pas atteints par l’Évangile n’est-il pas expliqué en détail dans le Nouveau Testament ?
Je pense que c’est parce que les « non atteints » ne devraient pas exister (durablement) et aussi pour que nous ne soyons pas encore plus endormis en ce qui concerne l’évangélisation. Le silence de l’Écriture sur certains points nous rend certainement prudents, et nous ne savons donc pas non plus combien de ces « non atteints » connaissent et glorifient le vrai Dieu. Mais je veux m’appuyer sur le fait que dans sa grâce, Dieu agit parmi ces personnes, sinon elles n’auraient aucune chance d’échapper au jugement.
Dieu agit dans sa grâce sur toute la terre. Il l’a fait, il le fait et il le fera. Mais notre responsabilité de chrétiens est de témoigner du nom de son Fils et de faire connaître le salut du monde à tous les hommes. « Puis il leur dit : Allez dans le monde entier, et prêchez l’Évangile à toute la création. Celui qui aura cru et qui aura été baptisé sera sauvé ; celui qui n’aura pas cru sera condamné » (Marc 16,15,16).
Merci beaucoup, frère Gerrid, pour toutes ces explications. Nous comprenons d’un côté que Dieu est un Dieu de grâce et que chacun a la possibilité d’être sauvé – mais de l’autre côté nous comprenons que notre responsabilité est d’évangéliser.
Souvent nous disons : Que le Seigneur nous donne plus d’énergie et de zèle de le faire – et nous restons assis. Mais n’oublions pas que c’est à nous de nous lever et de partir !