Interview : L’argent dans la vie d’un croyant

 

Bonjour Papa Hansruedi, merci beaucoup de votre disposition à répondre à nos questions au sujet de l’argent. Nous avons appris que vous avez longtemps eu un poste à responsabilité dans une banque suisse et que vous avez même écrit un livre qui a pour titre « L’argent dans la vie du chrétien ». S’il vous plaît, pourriez-vous nous dire si l’argent est une bonne ou une mauvaise chose ?

 

En soi, l’argent est neutre, donc ni bon ni mauvais. C’est notre relation avec l’argent qui peut être bonne ou mauvaise. En 1 Timothée 6,10, il est écrit : « C’est une racine de toutes sortes de maux que l’amour de l’argent : Pour s’y être livrés, certains se sont égarés de la foi et se sont eux-mêmes transpercés de beaucoup de douleurs ». Luc 16,11 parle de « richesses injustes » (ou Mammon selon certaines traductions, une personnification de la puissance de l’argent). Dieu nous montre que l’argent (Mammon) fait beaucoup de mal dans le monde. C’est pour cela qu’Il dit aussi : « Personne ne peut servir deux maîtres […] vous ne pouvez pas servir Dieu et les richesses (Mammon) » (Matthieu 6,24).

 

Pourquoi ces différents niveaux sociaux ? Pourquoi y a-t-il des riches et des pauvres, c’est injuste, non ?

 

Les écarts sociaux entre pauvres et riches sont une conséquence générale du péché. Nous devons simplement l’accepter ! En Proverbes 22,2 nous trouvons un principe important : « Le riche et le pauvre se rencontrent : l’Éternel les a tous faits ». Dieu, dans Sa souveraineté décide qui est riche et qui est pauvre, même si les termes de « riche » et de « pauvre » sont relatifs. Tout appartient à Dieu, le Créateur. Il peut faire ce qu’Il veut. « Ne m’est-il pas permis de faire ce que je veux de ce qui m’appartient ? » (Matthieu 20,15). Il donne un peu plus à l’un, et moins à un autre, selon Sa sagesse. De notre côté, nous sommes chacun personnellement responsables de ce qu’Il nous a confié. Il désire que nous soyons de bons administrateurs, que nous ayons peu ou beaucoup.

 

Est-ce faux si je travaille durement pour avoir plus d’argent ?

 

Le Seigneur Jésus désire que nous travaillions. Le travail existait déjà pour Adam après la chute (Genèse 2,15 et 20). Il s’agissait de travail corporel (v. 15) mais aussi intellectuel (v. 20). Le travail est sain pour les hommes. Dieu veut que nous gagnions notre pain. Le danger, c’est que nous voulions gagner toujours plus d’argent et que nous ne soyons pas satisfaits de ce que Dieu veut nous donner. Prenons garde aux paroles de 1 Timothée 6,9 : « Mais ceux qui veulent devenir riches tombent en tentation et dans un piège, et dans beaucoup de désirs insensés et pernicieux qui plongent les hommes dans la ruine et la perdition ». C’est un sérieux avertissement pour ceux qui travaillent dans le but de gagner toujours plus d’argent.

 

Combien dois-je mettre dans la collecte le dimanche ? Dois-je donner la dime ?

 

Dans l’Ancien Testament, les Israélites devaient donner le 10 % de leur revenu ou de leur bénéfice. C’était le temps « de la loi ». Maintenant, nous vivons dans le temps de la grâce : Nous n’avons pas de règles, mais nos cœurs doivent être exercés à donner. Nous pouvons donner 10 % ou même plus. La pauvre veuve en Marc 12,42 n’avait que deux pites. Elle aurait pu en donner une seule. Cela aurait déjà été le 50 % de ses biens ! Mais elle a donné ses deux pites, tout ce qu’elle possédait et le Seigneur Jésus l’a vu. Il aime le cœur qui donne joyeusement. Cette veuve n’est sûrement pas morte de faim, car le Seigneur a pris soin d’elle et l’a bénie pour son don. Dieu n’est le débiteur de personne ! Le Seigneur l’a dit Lui-même en Actes 20,35 : « Il est plus heureux de donner que de recevoir ».

 

Dites-nous, quand vous avez travaillé dans une banque, c’était certainement intéressant de gérer beaucoup d’argent !

 

Je n’ai jamais vu d’argent à la banque et je n’ai jamais dû travailler directement avec de l’argent. J’étais responsable du développement du système informatique de la banque.

 

Vous avez abandonné ce bon poste au bon salaire pour un autre travail, moins rémunéré. Pourtant, vous aviez une grande charge familiale. Qu’est-ce qui vous a motivé à agir ainsi ?

 

Ce n’était pas facile de quitter mon poste bien payé et intéressant après 26 ans ! mais le Seigneur me l’a montré petit à petit. Alors que je travaillais encore aux États-Unis pour cette banque, un jour normal de travail commençait et finissait par un trajet de 1h45. Nous avions alors cinq enfants. Je ne les voyais jamais pendant la semaine, même si je rentrais tous les soirs. Ils dormaient encore quand je partais de la maison le matin et ils étaient déjà couchés quand je rentrais le soir. Ce n’était pas une vie de famille !

Nous sommes rentrés en Suisse, mais ce n’était pas beaucoup mieux : Des voyages d’affaires, de longues journées de travail, et beaucoup de stress ! La direction de la banque me disait souvent : « Oublie ta famille, oublie ta vie privée, oublie tes propres intérêts. Tu dois être 100 % présent pour la banque, et c’est pour cela qu’on te paie un beau salaire et un bonus (de l’argent) ! » J’ai dû choisir entre le travail et l’argent, ou du temps pour le Seigneur, son Assemblée et ma famille.

C’était clair pour moi : Je ne pouvais pas servir deux maîtres ! Je devais décider ! Et le Seigneur a ouvert une porte à l’endroit où j’habite. Une annonce a paru dans le journal, pour un gestionnaire financier dans la commune. Je n’étais pas tout de suite prêt à changer. Mais le Seigneur a gardé le poste vacant pour moi durant des mois. Ils avaient même engagé une personne pour trouver quelqu’un, sans succès !

Lorsque j’ai finalement posé ma candidature, le poste m’a directement été donné. J’ai travaillé là pendant les 17 années suivantes. Et cette fois, j’ai beaucoup eu affaire avec l’argent ! Notre budget annuel tournait autour de 45 millions de francs suisses ! Mais je gagnais un tiers de moins qu’à la banque et nous avions maintenant huit enfants. Le Seigneur a béni cette décision et nous avons toujours eu assez pour vivre.

 

Quels conseils concernant l’argent, (pour le peu qu’ils en possèdent !) avez-vous à donner à nos jeunes lecteurs qui sont encore à l’école ou aux études ?

 

Nous devons déjà apprendre à gérer correctement notre argent lorsque nous en avons peu. La Parole de Dieu dit en Luc 16,10 : « Celui qui est fidèle dans ce qui est très petit, est fidèle aussi dans ce qui est grand ; et celui qui est injuste dans ce qui est très petit, est injuste aussi dans ce qui est grand ». Il faut apprendre trois principes concernant l’argent : En anglais, il s’agit des 3 « S » : « Save, Spend and Share », que l’on peut traduire par : Économiser, Dépenser et Partager. Par exemple, lorsque tu désires quelque chose, c’est une bonne chose de d’abord économiser de l’argent puis de l’acheter. Aujourd’hui, la tendance est souvent : « J’achète maintenant et je paierai plus tard ! ». Mais c’est comme cela qu’on accumule des dettes, ce qui est contraire à la Parole de Dieu. Nous devons aussi apprendre à : Économiser (que ce soit pour un achat futur ou pour un imprévu) ; Dépenser raisonnablement (c’est-à-dire ne pas satisfaire chaque désir, mais acheter ce dont on a besoin, et non pas tout ce qui nous fait envie) ; Ne pas n’oublier qu’un petit cadeau peut procurer une grande joie, parce qu’il est plus heureux de donner que de recevoir.

 

Est-ce que l’on peut déjà trouver au Cameroun ce livre que vous avez écrit ?

 

 

Auteur : Hansruedi Graf

L’argent dans la vie du chrétien

Dettes, épargne, dépenses, qu’est-ce que Dieu en dit ? La Bible donne des nombreuses réponses à cette question. Tout commence en fait dans notre cœur : utilisons-nous l’argent d’une manière égoïste ou le gérons-nous pour Christ ? Être satisfait de ce que nous avons est la clé d’une vie heureuse.

 

Oui, il a été publié en français il y a quelques mois, sous le titre « L’argent dans la vie du chrétien » (Éditions Bibles et Littérature Chrétienne). Là tu trouveras les principes de la Parole de Dieu quant à l’argent, mais aussi beaucoup de conseils pratiques concernant la relation à l’argent. Que le Seigneur puisse ainsi t’aider et te bénir et permettre que tu sois une bénédiction pour d’autres !