Interview : Être différent des autres

 

Cher Joël, merci de ta disponibilité à participer à l’interview pour notre journal « Toi, suis-moi ».  Le sujet est « Montre ton drapeau » et tout le journal s’occupe de différentes situations où le jeune croyant est différent des autres. Différent parce qu’il veut suivre et honorer son Seigneur. Tu es un jeune croyant. Dis-nous : À quel âge t’es-tu converti ?

 

Ma conversion a eu lieu à l’âge de 13 ans, suite à un travail minutieux du Seigneur dans mon cœur dès l’âge de 6 ans.

 

Donc tu étais encore enfant quand tu as accepté le Seigneur comme ton Sauveur personnel. Quels sentiments avais-tu après ta conversion ?

 

Oui ! Après ma conversion, j’avais un heureux sentiment d’avoir enfin saisi l’essentiel.

 

À quel âge as-tu réalisé que cela peut te coûter quelque chose de suivre le Seigneur ?

 

Ce que ça coûte de suivre le Seigneur s’est dévoilé progressivement. Au départ ayant ce fervent désir de suivre le Seigneur, je n’avais pas réalisé le renoncement de soi que cela implique. C’est vers l’âge de 14 ans que je me suis engagé à désormais témoigner publiquement de ma foi et que j’ai commencé à expérimenter la vie chrétienne. Plus tard encore, je pense que c’était vers 16-17 ans, j’ai commencé à comprendre par la grâce que ça impliquait « Tout de Christ et rien de moi ». 

 

C’était comment à l’école et à l’université ? Tu dis que tu t’es engagé à l’âge de 14 ans à témoigner publiquement de ta foi, à parler de ton Seigneur et à inviter les autres à venir à Jésus Christ ? Comment ont-ils réagi ? Est-ce qu’on s’est moqué de toi ?

Concernant mon témoignage :

Je regrette que cela n’ait pas été quelque chose de permanent, d’ouvrir ma bouche pour parler de mon Seigneur. Mais je me souviens que ma Bible était toujours parmi mes fournitures scolaires, et que je n’hésitais pas à la sortir en classe. C’est souvent à cause de cela que mes camarades me posaient des questions (je me suis rendu compte plus tard que je n’aurai pas dû entrer dans des débats religieux, mais simplement parler de mon Seigneur).

D’autre part j’ai eu la grâce d’avoir accès aux traités bibliques et je recevais des calendriers de poche que je distribuais à toute la salle, et ça marquait très bien mon territoire et ma position. De plus, j’ai eu la très grande grâce de parler oralement à plusieurs du chemin du salut.

 

Concernant leurs réactions :

Il y avait ceux qui écoutaient et questionnaient, il y avait ceux qui écoutaient et déviaient tout vers des discussions religieuses, mais sur le terrain de l’école, je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui a refusé d’écouter. Certains de mes camarades avaient décidé de m’appeler « Pasto », mais je n’avais pas pris cela pour de la moquerie et je peux affirmer que mes camarades ne se moquaient pas de moi en face, sauf quand j’oubliais mon identité.

 

Connais-tu des situations où tu avais honte de parler du Seigneur et où tu t’es tu ?

 

Oui, quand j’oubliais mon identité et faisais comme la masse, des moments venaient où des occasions claires se présentaient et je savais au fond de moi qu’il fallait que je parle, mais j’avais honte de le faire, surtout parce qu’il y avait dans ma classe un incrédule qui se donnait une apparence de piété et de religiosité et qui avait un comportement plus exemplaire que le mien. Et même quand désespéré, je parlais, j’étais repris par les autres qui montraient l’incrédule comme référence. Quelle honte n’est-ce pas ?

 

Quand tu étais sur le point de choisir ta formation, y a-t-il eu des métiers que tu n’as pas voulu choisir parce que tu es chrétien ?

 

Oui il y a des métiers que je n’ai pas pu faire, non seulement parce que je suis chrétien, mais parce que j’ai ce désir de suivre le Seigneur et de Lui ressembler.

En 2015, je me suis inscrit dans une école où je devais apprendre à créer des affiches et des vidéos d’animations publicitaires, pour des entreprises et des particuliers. Dès les premières semaines, j’ai réalisé que si je voulais être vrai, il y aurait beaucoup de marchés que je ne gagnerais pas parce qu’il faudrait y ajouter une petite dose de mensonge, pour convaincre les individus d’acheter. À peine commencé, j’ai alors décidé d’arrêter cette formation.

 

Finalement tu as fait une formation pour programmer l’ordinateur. Lors de ta soutenance à la fin de cette formation, tu as eu des difficultés parce que tu as adressé tes premiers remerciements à ton Dieu qui t’a aidé et t’a soutenu. Veux-tu nous raconter cette situation pour encourager d’autres jeunes qui vivent peut-être la même chose ?

 

En fait lorsque je rédigeais mon rapport, J’ai voulu révéler mon identité en remerciant devant tous premièrement mon Dieu. Alors mon encadreur académique a demandé que j’enlève cela. J’ai demandé pourquoi ? Et il m’a répondu « Il pourrait y avoir des athées dans le jury », ensuite il a ajouté qu’il devait même être le premier à être remercié.

À cause de cette dernière phrase, je n’ai pas enlevé mes remerciements à Dieu, même en sachant les conséquences que cela pourrait avoir. Et j’en ai payé le prix, car mon propre encadreur m’a lâché. Mais malgré cela et grâce au Seigneur, je n’ai pas eu une mauvaise note !

Et même si j’avais eu une meilleure note en ayant accepté de me soumettre, une chose est sûre : la note ne donne pas d’emploi, c’est le Seigneur qui veut que nous travaillions et qui nous donne le poste de travail.

 

Waouh – c’est un encouragement pour nous de vraiment montrer notre identité, de montrer notre drapeau de chrétien et de nous confier ensuite au Seigneur pour la suite. Quelles activités fais-tu actuellement pour annoncer l’évangile à ceux qui sont encore perdus ?

 

Cette question me rappelle encore que ce service ne s’arrête pas. J’ai juste remarqué que dans ma vie chrétienne, je n’arrive à saisir toutes les occasions de parler du Seigneur que si je suis en communion avec le Seigneur. Dans le cas contraire, je n’arrive pas à saisir toutes les occasions de parler de lui, que ce soit sur le web, à travers un traité biblique ou face à face.

 

Pour encourager les jeunes à « montrer leur drapeau » quel conseil as-tu à donner ?

 

Pour cette fois je donnerai un conseil que moi-même j’ai reçu de ceux qui ont marché fidèlement, en étant un exemple pour moi.

Ceci n’est possible que si j’aime le Seigneur, et si j’aime le Seigneur, je le cherche dans les Écritures afin de cultiver par la prière cette intimité entre lui et moi.

C’est une joie qu’on ne peut pas facilement décrire, lorsque par la grâce nous montrons véritablement notre drapeau. Cela devient alors évident autour de nous que nous appartenons au Seigneur. C’est une joie, une immense joie lorsqu’on nous méprise pour le nom de Christ, parce qu’on voit cette différence dans notre vie et que les autres se sentent alors repris.

Par-dessus tout, nous savons que témoigner pour le nom du Seigneur réjouit Son cœur.

 

Merci beaucoup, Joël, pour ce témoignage. Nous te souhaitons de rester proche du Seigneur pour Le connaitre de mieux en mieux, pour que ta vie et tes paroles témoignent de LUI. Ceci est également notre désir pour tous les jeunes qui lisent cette interview.